LA UTTE CONTRE LA PAUVRETE EN R.D.CONGO N. Bale - 25.01.2007 22:55
En date du 10 juin 2006, dans la commune de Spijkenisse/Pays-Bas, a eu lieu une conférence-debat sur la lutte contre la pauvreté en République Démocratique du Congo (RDCongo). COMPTE RENDU 1-DISCOURS D’INTRODUCTION: A cette occasion le président de la conférence, monsieur J.P.P. KIPEWU KABEMBA a souhaité le bienvenu aux invi-tés. Il était content et flatté de parler des problèmes important de son pays, ensemble avec ses compatriotes. Il a déploré la misère dans laquelle vivent ses frères au pays. Il a demandé aux partisans de réfléchir sur la question afin non seulement de trouver les causes principales qui sont à la base de cette misère, mais aussi de proposer des solutions. Selon le Président de la conférence, il y a deux causes principales qui sont à la base de la pauvreté en RDCongo. A savoir : 1- les causes naturelles (la pluie, inondation et autres catastrophes) ; et 2- les causes humaines (c.-à-d. : Celles crées par l’homme lui-même). Ici, il a relevé deux cas, à savoir : le con-golais lui-même et la communauté internationale). Avant que la parole soit accordée au Président de la fondation PASE, Mr. Bale, organisateur de cette conference-débat, le président de la conférence a tout d’abord présenté tous les orateurs aux participants. A savoir: Monsieur NDJADI NDJEKA Maurice ( excusé),L.K.MATUNGULU ( de UDPS-Hollande) , monsieur Guy LOKOTA (représentant de MLC-Benelux). Monsieur Bale a pris la parole, en invitant tout d’abord les participants à observer une minute de silence en mé-moire de près de 4 millions de victimes de deux guerres entre 1998 et 2004. Parlant de son pays, Il a déploré le fait que les Congolais ne s’intéressent pas d’avantage dans les affaires impor-tantes de leur pays. Il a dit que la RDCongo est chaque fois absente dans toutes les réunions organisées dans les sommets des relations internationales et lorsqu’elle est présente, ses représentants ou délégués n’arrivent pas à peser dans toutes les négociations (coulisses) en faveur de la RDCongo. Il a cité l’exemple de la consultation qui s’était déroulé aux Pays-Bas, sur la RDCongo, pendant laquelle était invité le Commandant de division de la Mission des Nations Unies « MONUC » à l’Est de la RDCongo. Il a regretté de con-stater que ni le gouvernement congolais ou ses services compétent, n’ont pas influencé toutes les décisions prises dans cette consultation par leur présence ou le lobby, et qu’il était le seul congolais présent dans la salle. Pour sa part, cette attitude peut-être expliquer par la faiblesse interne de la diplomatie et des renseignements congolais (Services de sécurité). Même la communauté internationale se pose la question sur ce manque d’intérêt. La conclusion de monsieur Bale sur ce sujet est que toutes les institutions stratégiques, sécuritaires et de commu-nications de la RDCongo sont hypothéquées et gérées ailleurs que par les filles et fils de ce pays. Pendant son exposé introductif, monsieur BALE a développé trois sujets essentiels en corrélation avec la lutte contre la pauvreté en RDCongo. Pour lui, la condition nécessaire pour lutter contre la pauvreté en RDCongo, reste la bonne volonté et discipline de l ‘acteur congolais. Plusieurs autres paramètres sont à prendre en considération, notamment : la paix et la stabilité politique, restau-ration de la justice, la bonne gouvernance politique et économique, etc. Il a par la suite défini et expliqué les priorités sur lesquels des efforts doivent être consentis pour sortir de l’impasse. Son discours en annexe, est plus informatif (Annexe 1). 2-INTERVENTIONS DES INVITES : Le Président de la conférence a expliqué que le débat consistait à trouver la cause de la pauvreté pour faire un lien avec les 3 sujets prévus et développés par monsieur Bale. Il a par la suite accordé la parole à l’orateur, monsieur L.K.MATUNGULU, de UDPS-Hollande et ancien gouverneur du Kasaï Oriental. A cette occasion, l’UDPS a fait un constat d’échec sur l’état actuel de la RDCongo. Il a expliqué, comment l’ancien régime a laissé le pays dans un état lamentable. Cet état s’est encore empiré avec l’arrivé des gouvernements successifs, entre autre le gouvernement de transition constitué par un Président de la République avec ses quatre Vice-Président, lesquels ne peuvent rien faire sans l’accord du sixième acteur monsieur William Lacy Swing (le représentant spécial des Nations Unies et ancien diplomate des USA en RDCongo). Il a posé la question de savoir qui dirigeait la RDCongo ? Il a ensuite fait un diagnostic sur l’état de santé du Congo, lequel est d’après- lui, un grand malade couché par terre, pour lequel il faut des grands remèdes pour le relever. Il a cependant relevé 5 causes qui font que la RDCon-go soit en ruine. A savoir : -la cause géographique : la RDCongo étant un vaste territoire, il est difficile de se déplacer d’un point à l’autre à cause des problèmes d’infrastructure et de l’urbanisme. -la cause politique due à l’égoïsme et la mauvaise gouvernance des hommes politiques ; -les causes sociales ; -les causes économiques ; -La convoitise dont fait l’objet a RDCongo par la Communauté internationale. Il a insisté que le congolais n’aille pas aux élections. Cela profitèrent à la Communauté internationale qui n’est pas là pour aider les Congolais, mais pour les exploiter. Enfin la parole a été accordée par le Président de la conférence, à monsieur Guy LOKOTA, Président a.i de MLC-Benelux. Le représentant de MLC-Benelux, monsieur Guy LOKOTA a commencé par épingler le fait que de nos jours le sys-tème socialiste ait avalé une forte dose du capitalisme de telle sorte qu’il n’y a plus de différence. Considérant la multitude des partis politiques en RDCongo, environ 400, analyse comparative faite, tous leurs pro-jets de société parlent de la même chose. A savoir : la réhabilitation des infrastructures routières et des routes de dessertes agricoles, la situation catastrophique de la santé, l’accessibilité pour tous de l’eau potable, la baisse de la qualité de l’enseignement, l’agriculture, etc. Eu égard à tout ce qui précède, le MLC-Benelux a suggéré « la PRAXIS » qui se définit comme étant la réduction de l’écart ou fossé existant entre la théorie et la pratique. Trop de discours assourdit, disait Blaise Pascal. Monsieur G.LOKOTA a ajouté que la plupart des projets de société sont bons, mais qu’il faudrait plutôt s’atteler à mettre tout ce que ces projets stipulent en application. La principale cause de non application de ces projets, est la démission de l’état congolais vis-à-vis de sa mission, qui a été récupérée à 70% par les organisations non gouvernementales, ONG. Or, les ONG ne peuvent pas tout faire, par exemple assurer la sécurité et la défense nationale qui est l’apanage de l’état. Il a par la suite précisée que le pays ne peut bien fonctionner que s’il est dirigé par celui dont la population porte à cœur et l’accepte. Pour cela, il a demandé aux congolais d’aller aux élections pour choisir leur dirigeant. A ce sujet, il a recommandé aux congolais de faire un front commun, c.-à-d. avoir de l’amour au-delà de l’appartenance ethnique, politique, etc.…pour faire face à la communauté internationale qui joue au pompier pyro-mane. Pour les crimes des guerres, il a déploré que la MONUC puisse accorder le statut de réfugié à quelqu’un comme Kyungu MUTANGA, alias Gédéon, qui venait de faire des crimes au Shaba. Pour ce qui concerne la diaspora, il a encouragé les initiatives des Organisations Non Gouvernementales « ONG », mais il a déploré que ce soit ces organisations qui prennent la part la plus importante de ce que l’état congolais devait réaliser. Le problème du Congo est un problème d’institution. 3-QUESTIONS ET REPONSES : Q-1 : Madame S.Marie Helen a appuyé l’idée du Président de la conférence, monsieur J. P.P.K.KABEMBA, qui aurait voulu que le débat se face en nos langues maternelles. Citant l’exemple du président de la République française, monsieur Jacques Chirac, qui a reproché à un de ses ministres d’avoir parlé en Anglais qu’en français. Monsieur Bale a appuyé l’idée en précisant que la langue était non seulement une barrière dans la communication mais aussi un obstacle d’un développement durable en RDCongo. Il a proposé que les quatre langues nationales dans leurs zones de diffusion respectives (Swahili. Tshiluba, Kikon-go, Lingala) soient développées pour être utilisé dans l’administration, comme dans l’enseignement primaire, tech-nique et universitaire en RDCongo. Il a par contre insisté sur le fait que d’autres termes internationaux et normes internationales incontournables pourraient être insérer ou garder. Quant à la communication internationale, d’autres langues pourraient dans ce cas être enseignées. Cela ajouta-t- il permettra à la RDCongo d’utiliser ses potentiels dans sa grande totalité pour évoluer au même titre que tous les autres pays qui se sont développés et lutter contre la pauvreté. A savoir : l’Allemagne, la France, le Japon, Chine, l’Angleterre, etc. Q-2 : A la question de Monsieur Sylvain KATUMBA, qui consistait de savoir si le problème du Congo était un pro-blème d’incapacité d’homme ou d’institution, ou alors morale et spirituelle, monsieur Matungulu de l’UDPS-Holland, a répondu que la RDCongo ne manque pas des hommes ou des institutions. Il a regretté de constater que le con-golais est entrain de mendier alors qu’il est assis sur la fortune. Plusieurs participants sont intervenus pour mieux comprendre, par exemple : monsieur Sylvain KATUMBA et le pasteur MANGO KUFUCIDI Jacob de l’église de Pierre Angulaire, lesquels ont voulu savoir pourquoi l’UDPS ne pou-vait pas se tourner vers d’autres horizons; Madame T.Stella MULOWAY a fait remarquer que la conférence-debat concerne la lutte contre la pauvreté et non pour faire des discours politiques. Pour Antonio YAKA, le sujet politique est aussi important. Monsieur Shambuyi (de Gospel news, Journal) a fait remarquer qu’on ne pouvait pas parler de la pauvreté sans parler de la politique, qui est la cause. Le Président de la conférence, monsieur Jean Pierre Patrick KIPEWU KABEMBA a rappelé les participants à l’ordre du jour dont, la lutte contre la pauvreté par rapport aux trois sujets développés par monsieur Bale, l’organisateur de la conférence-debat. Il a ajouté qu’on ne peut combattre et guérir une maladie sans connaître l’agent pathogène responsable. Sinon, c’est te tâtonnement qui n’aboutisse pas toujours aux résultats escomptés. D’après monsieur léonard Kabaya MATUNGULU de l’UDPS-Hollande, la préoccupation de tout le monde est d’analyser comment résoudre le problème de la pauvreté en RDCongo. En tant que parti politique, l’UDPS vend son projet de société pour résoudre ces problèmes. Il est d’accord d’aller vers la communauté internationale et pour l’autofinancement, mais il se méfie des ONG parce que la communauté internationale risque de verser l’argent dans un entonnoir. Il a peur que, le gouvernement ne crée ses propres ONG dans le seul but de détourner. En ce qui concerne la diaspora, elle doit s’organiser et avoir des contacts crédibles sur le terrain. Q-3 : A la question posée, encore une fois par Monsieur Sylvain KATUMBA, à MLC, dont il a apprécie l’initiative, même s’il y a eu des dérapages, celle de savoir pourquoi le MLC ne démissionne pas du gouvernement composé par des étrangers, au lieu de le critiquer ? Monsieur G.LOKOTA de MLC-Benelux rappelle qu’il n’y a pas un problème d’homme ou d’institution. Il a reconnu que la démission était une des solutions mais son parti le MLC ne peut pas démissionner, parce que il est dans ses institutions grâce aux accords de Sun City, et a fait le choix de rester dans le bateau pour se battre. Par contre lui il trouve que l’état doit travailler à 80%, et les 20% doit être compléter par les privés et les ONG. Il a insisté sur le fait que le MLC est dans la logique des élections inclusives, c’est –à –dire, avec l’UDPS et toute la diaspora. Q-4 : En réponse à la question de monsieur Justin BIDIAKU, Président Fédéral de l’UDPS, adressée à monsieur BALE, qui consistait à savoir comment atteindre ou aboutir aux objectifs cités par ce dernier, monsieur Bale a in-sisté sur la bonne volonté de l’acteur congolais. Il a cité l’exemple de l’organisation « Aphyrdeco »présidé par monsieur PIULU, qu’il a soutenu, avec la contribution de la Hollande et plus précisément de NCDO. Cette organisation a réalisé la rénovation d’une école à Kinshasa, pendant que d’autres institutions, ne sont pas arriver à le faire pendant plus ou moins 32 ans. C’est suite à cela que la Banque Mondiale/BCECO à Kinshasa a financé la réalisation d’une partie de ces bâtiments scolaires. Il a ajouté en disant que si chacun de congolais présents à cette conference-débat ou parmi les 2 millions des con-golais actuellement présents en Europe, pouvait avoir la bonne volonté de réaliser au moins un projet dans le but de soutenir la RDCongo, la diaspora pourrait efficacement participer au développement durable et la lutte contre la pauvreté en RDCongo, et mériterait par conséquent, le respect de tous. Q-5 : A la question de Madame Thérèse, trésorière de l’UDPS-Holland, adressée à monsieur BALE, qui consistait de savoir si la lutte armée pouvait permettre aux congolais de faire la paix, monsieur Bale a tout d’abord souligné combien il était profondément préoccupé par le drame et les pertes en vies humaines et, les terribles souffrances déplorées dans l’Est de la RDCongo où les femmes et hommes, vieillards et enfants ont été et sont entrain d’être tuer, violer…….. . Il a par la suite expliqué comment le parti UDPS, défenseur de la paix non armée, a en dernière minute stratégi-quement perdue sa crédibilité dans la région du Nord- et sud Kivu, où il fit le seul parti à être populaire. Tout sim-plement parce qu'il n’a pas su adapter sa politique, pendant que l’envahisseur utilisait les armes, à la base du gé-nocide et crimes de guerre réalisés à l’Est de la RDCongo. Il a poursuivi en disant que lorsque certains Congolais sont préoccupés par des polémiques ou la réalisation d’évènements, la division armée de la MONUC est entrain d’utiliser la force, autrement dit les armes pour instaurer la paix à L’Est de la RDCongo . Il a toute fois admis qu’il y a des blocages dans la mise en application effective de la paix et sécurité, en s’articulant autour de trois questions sécuritaires centrales. Il a tout d’abord préciser que les résultats du dialogue diplomatique ou d’une initiative secrète avec le Ruanda pour le retour des réfugies et combattants Rwandais appartenant à l’ethnie Hutu, ou d’autres militaires de l’armée Ru-andaise infiltrés au sein des forces armées et les services de sécurités en RDCongo, a été longtemps reporté faute d’accord avec le Rwanda. Il a par la suite fait remarquer qu’aucune opération militaire ou action diplomatique de paix n’a été envisagée au profit des territoires de Masisi et Rutshuru dans le Nord-Kivu ou les armés continuent à être livrer et cacher pour déstabiliser l’est de la RDCongo, dans les jours à venir. On a le droit dit-il de se demander : « qu’est-ce qui retient la communauté internationale informée, d’intervenir d’une façon claire et efficace ». A cet effet, il a dit que la RDCongo ne pourra pas connaître une paix ou la stabilité encore moins un développement durable aussi longtemps qu’il n’y aura pas de paix dans le Kivu et les provinces orientales à l’Est de la RDCongo où la paix et la sécurité n’est pas encore garantie. Pour lui, une politique de paix et de sécurité ne signifie pas seulement se contenter d’éviter les affrontements mili-taires, mais également mettre de l’ordre dans le chaos, prévenir les nouvelles menaces et être militairement prêts à se défendre afin de maintenir l’indépendance politique ou l’intégrité territoriale de la RDCongo par ses filles et fils, lesquels doivent être protéger. Pour lui, cela constitue un mal nécessaire. Enfin, il a aussi constaté combien la population civile est la cible directe des exactions dues aux attaques menées par les forces étrangères qui se livrent à des activités armées sur le territoire de la RDCongo et que les moyens d ‘exercer la justice et le droit pour sauver le peuple, sont rendus impossibles. Rien n’est fait dit- il par la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour rendre justice aux victimes et les rares survi-vants. Au contraire elle a rejeté à deux reprises, le 10 juillet 2002 et 3 février 2006, l’ancienne et la nouvelle re-quête du 28 mai 2002 de la RDCongo contre le Rwanda, tout simplement parce qu'elle ne peut trancher un diffé-rend entre les Etats sans que ceux-ci aient consenti à sa juridiction, alors qu’elle a un vaste pouvoir discrétionnaire au sujet d’un différend relatif à des violations massives, graves et flagrantes des humanitaires, comme celles faites en RDCongo. Résultat dus aux négociations secrètes entre certains Congolais et le Ruanda. On a le droit et le devoir dit-il encore une fois de se demander qu’elle serait la place des tribunaux nationaux ou de la Cour Pénale Internationale dans la poursuite de ces crimes réalisés sur le territoire congolais par les pays tiers? Faudra-il encore une fois attendre la communauté internationale ou l’Afrique du sud ou encore le Rwanda pour mettre de l’ordre dans nos magistratures, comme dans les cas des forces armées et les services de sécurité ou pour les processus de l’organisation des élections nationales ! La fondation SAIDITO, présidée par monsieur Sylvain KATUMBA, précise quant à-elle que le pouvoir a échoue dans son entreprise, raison pour laquelle les ONG font tout à sa place. Mw.T.Stella Muloway pense que la diaspora devrait tout d’abord elle-même s’organiser ensuite se battre politique-ment entre elle. C’est pour cela, intervient G. LOKOTA de MLC- Benelux, qu’il était proposé d’aller aux delà de nos appartenances politiques et combattre les pouvoirs pyromanes. Le président a remercié l’assistance et invite les publics dans l’autre salle. 5-CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS : 5.1- L’Analyse de la situation : Le débat s’est orienté plus sur les problèmes de la mauvaise gouvernance dans tous les secteurs du pays et de la crise actuelle en RDCongo. Les principales causes de l’appauvrissement en RDCongo furent dégagées par les participants. La pauvreté est souvent la conséquence de situations politique et économiques injustes. A cet effet, il a été constaté que la cause de la pauvreté en RDCongo, c’est le mal gouvernance qui est à la base, aussi de la guerre. On ne peut lutter efficacement contre cette pauvreté sans pour autant avoir un bon gouvernement élu démocrati-quement et sans la paix durable. Les participants ont salués les efforts fournis par la communauté internationale, laquelle avait réussi à mettre au point des engagements liés aux principaux enjeux du développement durable et de la lutte contre la pauvreté. Le bilan est largement positif si c’est pour éviter momentanément des catastrophes ou pour forcer la paix. La crois-sance économique n’est pas suffisante dans la lutte contre la pauvreté, elle doit être accompagnée d’une politique de redistribution destinée à réduire les inégalités sociales. Pour alléger la problématique de la pauvreté et du développement durable, les participants estiment qu’il reste encore beaucoup d’effort à fournir de la part de tous les intervenants. A savoir le gouvernement, organisations internationales, ONG, secteurs publics et privés, diaspora la société civile et les partenaires extérieurs. Il est essentiel de réintroduire les politiques de développement économiques et sociales et de favoriser une protec-tion sociale, de développement des marchés intérieurs et des capacités productrices. Cette approche répond à l’exigence d’une politique efficace et efficiente indispensable de la sécurité, de la paix et la stabilité politique 5.2- Les résultats de l’action : L’objectif de cette conférence est donc entre autre de rassembler les informations nécessaires à mettre à la dispo-sition de tout acteur ou institution intéressée et, de dresser le bilan des projets de développement exécutés, finan-cés, directement et indirectement, partiellement et complètement dans ce secteur désormais jugé essentiel "la lutte contre la pauvreté en RDCongo ». Après analyse et examen des données financières disponibles concernant les différentes initiatives d’actions et de politique orientée contre la pauvreté en RDCongo, il apparaît d’emblée qu’elles sont diverses, mais que les résultats sont faibles. Par ailleurs, il ressort beaucoup des contradictions dans la gestion des fonds reçus (dotation ou crédits) et l’utilisation des dépenses à partir des chiffres présentés pour les uns et les autres. Il y a donc des doutes sur la transparence des fonds inscrits dans l’engagement au processus de paix et de réducti-on de la pauvreté en RDCongo. Cela est entre autre encore une fois justifier par l’absence de réelles politiques nationales de coordinations se trad-uisant par l’inexistence de suivi ou des documentations informatives crédibles sur les différentes initiatives réali-sées et résultats de l’aide internationale en RDCongo. Il serait donc utile dans ce contexte de recommander non seulement un audit financier sur les fonds engagés et de dépenses, mais aussi de proposer un outil méthodologique de rapport financier (norme internationale) pour toutes ces institutions, sans distinctions. Cet audit devrait permettre de tirer des leçons, positives et négatives afin d’orienter les activités et pistes futures dans les sens d’une meilleure viabilité pour la bonne gouvernance des actions de la coopération au développement. ANNEXE I : « Discours monsieur BALE, Fondation PASE «. Mesdames et Messieurs, Distingués invités, Chers compatriotes, C’est pour moi un honneur et réel plaisir de prendre la parole devant cet auguste assemblé pour vous remercier vivement d’avoir rehaussé de votre présence à cette conference-débat organisée sur la lutte contre la pauvreté en RDCongo. L’existence de la pauvreté à une très large échelle dans notre pays, est un des défis majeurs qui mérite la partici-pation de chaque congolais. L’aide de la communauté internationale est indispensable, mais elle ne peut cependant relever seule ce défi. Suite à l’échec de la mise en application des tentatives de développement que la communauté internationale s’était fixée, celle-ci a projeté encore d’autres objectifs à atteindre au plus tard en 2015, afin de résoudre certains pro-blèmes au monde. Il s’agit des objectifs du Millénaire de développement, acceptés aussi par la RDCongo. A savoir : - Réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim d’ici 2015, - Assurer l’éducation primaire pour tous, - Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; - Réduire la mortalité infantile ; - Améliorer la santé maternelle ; - Combattre les VIH/SIDA, la tuberculose, le paludisme et d’autres maladies endémiques jadis éradiquées, - Assurer une politique d’environnement sain et durable, - Mettre en place un partenariat mondial pour le développement. La même communauté internationale s’est fixé d’autres objectifs pour sortir le Congo d’une guerre d’agression, soutenue par la criminalité financière et économique internationale. Dans ce cas, les efforts de la communauté internationale, notamment des Pays-Bas sont plus dirigés sur la Paix, la Sécurité (Càd, la maîtrise des conflits) et le rétablissement de la stabilité. Favoriser la bonne gouvernance, une bonne politique, une croissance économique des entreprises dans la Région des Pays de Grands Lacs Africains, directement par l’emploi et les revenus qu’elle génère, font également partie de la politique des Pays-Bas. Dans ce cadre, les initiatives de l’union européenne et de ses états membres présentent clairement une valeur ajoutée. La Commission Européenne finance, à travers le Fonds Européen de Développement (FED), des projets qui font l’objet d’une identification avec les gouvernements des pays d ‘Afrique subsaharienne, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), en l’occurrence le gouvernement de la RDCongo. Cette identification se fait sur base du Document de Stratégies de Coopération (DSC) et du Programme Indicatif (PIN), propres à tout pays avec lequel la commission coopère pour son développement. C’est dans ce contexte que la Commission, en étroite collaboration avec les autorités nationales de la RDCongo, procède à l’identification des projets les mieux adaptés à ses priorités de développement. La coopération de la Commission européenne avec la RDCongo est ciblée sur les domaines de l’appui macroécono-mique, de la santé, des infrastructures, de l’appui institutionnel et de la transition vers la démocratie, de la gestion des ressources naturelles et de la sécurité alimentaire/développement rural. Maintenant la question que nous devons nous pauser est celle de savoir, « quel a été le rôle et résultats de l’intervention ou aide de la communauté internationale par rapport à la lutte contre la pauvreté en RDCongo ». L’enjeu de la conférence est donc de répondre à trois questions essentielles. 1. Intervention de la communauté internationale par rapport à la paix, sécurité et stabilité et, développement du-rable : Comme vous le savez le rôle de la Hollande, conjointement avec d’autres pays, les Etats Unis et l’Union Européen-ne était de soutenir le dialogue inter congolais, lequel consistait à faire triompher la paix, à créer la stabilité politi-que, à installer la démocratie et à restaurer l’économie en RDCongo. Cette reforme démocratique et d’établissement de l’Etat de droit nécessite la mise en place de structures repré-sentatives, démocratiques, ouvertes à tous les Congolais. Nous pouvons malheureusement constater que : - Beaucoup des milliers des congolais résidant partout dans le monde dont plus de 2 millions en Europe, voire mê-me des centaines des milliers sur place en RDCongo, sont exclues des élections démocratiques ; - les déplacements massifs et forcés de plus de 0,8 millions des congolais qui en conséquence ont quitté leur lieu de résidence habituel et sont devenus des réfugies à l’extérieur ou à l’intérieur du pays en tant que personnes déplacées ou regroupées dans des camps, est à déplorer et sans solution jusqu’à présent. - La force internationale de maintien de la paix en RDCongo, MONUC, dirigée par le général-major Hollandais, monsieur Cammaer, fourni une assistance et un appui considérable au processus d’application de cessez le feu. Par contre la nécessité d’une politique parallèle de la diplomatie congolaise et internationale pour le règlement définitif des questions relatives au dialogue entres Ruandais au Ruanda ou l’ouverture des négociations directes avec les autorités de Kigali dans le cadre du processus de rapatriement effectif pacifique et réintégration des réfu-gies et groupes armés Hutu Ruandais, est un échec à déplorer. Au lieu de faciliter les réfugies Hutu Rwandais de rentrer dans leur pays, ces derniers sont massacrés et repoussés encore une fois vers le fin fond de la brousse sur le territoire congolais, cela avec l’aide des infiltrés Rwandais dans les institutions de la RDCongo. Cela ne garanti ni la sécurité et la paix encore moins le développement des idéaux d’unité nationale en RDCongo, ni dans la région des Pays de Grands Lacs africains. - La question de la bonne gouvernance au sein des corps de défense et de sécurité, et celle de la cessation des hostilités, sont un autre défi à relever. Les qualités professionnelles, civiques et morales des corps de défense et de sécurité, comme celles des instituti-ons congolaises en générale, sont finalement à mettre en doute. Les conditions de vie des militaires congolais, même en phase de brassage, sont terribles. L’établissement d’un système de paiement efficace est encore une fois garantie et gérée par la communauté internationale. Trente experts civils et militaires ressortissants de 7 pays de l’Union européenne contribuent à la mise en place d’une administration militaire modernisée au sein de la nouvelle armée congolaise. - les stratégies de la politique de développement économique et de l’intégration régionale sont encore une fois sur une mauvaise piste par rapport aux objectifs réelles de la CEPGL "Communauté Economique des Pays des Grand Lacs ". C’est la politique de TRIPARTITE de 1969, transformée en CEPGL en 1976 à GISENYI, constituée par la RDCongo, le Burundi et le Rwanda. Cette politique n’a jamais profité à la RDCongo. Elle a toujours été baser sur une méfiance réciproque entre les trois pays restés concentrer sur la promotion de la coopération économique stérile, aussi pour la RDCongo. Elle était par contre pour la protection des pouvoirs dictatoriaux opposés aux processus démocratiques et la bonne gouvernance dans la région des pays de grands lacs africains. La table ronde de New York ou 9 projets prioritaires sur les 20 retenus dernièrement, réalisée à Mombasa et dis-cutée à Lusaka, a été mal préparer et négocier par la RDCongo, de telle sorte que l’intervention financière en vue de les rendre concrète, encore une fois ne sera pas profitable à la RDCongo. Il s’agit des projets suivants : Corridor de Lobito, Corridor du sud, Oléoduc régional, Production régionale d’engrais, Renforcement de la Comifac, Etude sur la convergence macro-économique, Mécanisme pour la certification des ressources naturelles, Institution régio-nale d’appui au micro crédit et Relance de la CEPGL. Vous n’êtes pas sans savoir que l’Afrique du sud et d’autres pays tirent plus profit de l’intervention financière pré-vue à la réalisation de tous les projets ayant trait au processus en cours en RDCongo. 2- Le processus démocratique en RD Congo et identification des activités ou initiatives prioritaires par rapport à la lutte contre la pauvreté en RD Congo : Une politique économique et sociale qui assure le développement harmonieux et équilibré, basée sur les activités ou initiatives prioritaires capables de lutter contre la pauvreté en RDCongo, doit être une œuvre des Congolais, basée sur les statistiques valables. Le disfonctionnement de la commission nationale pour la vérité et la réconciliation, et l’absence de recensement de la population congolaise sont une handicape pour le développement en RDCongo. Au regard des objectifs du Millénaire de développement, nous pensons que la RDCongo doit plus se concentrer sur les stratégies reprises ci-dessous : - la réduction de l’extrême pauvreté et la faim d’ici 2015, ne sera possible que si la RDCongo pourrait bien gérer la terre et arriver à augmenter sa production agroalimentaire à 80 % pour assurer la survie d’au moins 85% de la population ; - L’assurance de l’éducation primaire pour tous, ne pourra être possible que par un enseignement primaire gratuit et par le payement des salaires des enseignants ; - La promotion de l’équilibre des sexes et l’émancipation de la femme seront possibles que par l’enseignement, la participation de celle-ci dans les institutions de l’état et par le respect de la femme ; - La réduction de la mortalité infantile passe par l’information des parents ou responsables, une bonne alimentati-on, une consultation médicale régulière et des soins médicaux gratuits ; - Pour améliorer la santé maternelle et lutter contre la mortalité de la femme, il faut privilégier la sécurité de la femme, l’alimentation, l’hygiène, l’information de la santé et le suivi médical ; - La lutte contre le VIH/SIDA et la tuberculose passe par l’information et la prévention. La lutte contre le paludis-me, l’urbanisme, l’hygiène et l’eau potable, sont trois facteurs non négligeables. - L’assurance d’une meilleure politique d’environnement sain et durable est possible par la lutte contre le déboise-ment/érosion, et la protection de la nature ; Tout ce qui précède ne peut être possible que si l’infrastructure le permette : Les Routes pour le transport des biens et des personnes, la construction des écoles et dotation en équipements scolaires pour l’enseignement, les hôpitaux pour les soins médicaux, l’urbanisme et les canalisations pour l’évacuation des eaux usées, l’entretien et la bonne distribution de l’eau. Les mentalités, les personnalités et les habitudes de l’homme congolais doivent être changer (civisme, respect de l’autrui, connaissance de soi et de sa patrie, encadrement familiale, morale et religion, etc.….). 3- Crise humanitaire, Situation de droits de h’homme, Génocide et crimes de guerre en RDCongo par rapport à la lutte contre la pauvreté : Les Congolais sont particulièrement déçus et préoccupés par le fait que la RDCongo reste la place tournante des atteintes aux droits de la personne humaine graves et chroniques ; atteintes dont les auteurs jouissent toujours de l’impunité la plus totale. Les mandats d’arrêts contre le général Laurent NKUNDABATWARE et le Colonel Jules MUTEBUSI, co-auteurs de l’insurrection et de la chute de la ville de Bukavu, début juin 2004, ou l’arrestation de James KABAREHE, restent sans effets. Il en est de même pour certains acteurs de l’état, lesquels ont tué et n’ont pas porté secours aux per-sonnes dont leurs vies étaient en dangers en RDCongo, notamment les femmes violées dans l’est de la RDCongo. La femme est en générale la base de la famille, laquelle est à son tour la base de la société. Lorsqu’on porte atte-inte à la femme ont porte atteinte à la société et au développement de celle-ci. Les graves violations en Ituri, comme dans le Nord et Sud-Kivu ne figurent pas parmi les points importants de la priorité de la Cour Pénale Internationale et de la justice de l’Etat congolais où les criminels responsables des mas-sacres, viols, les pillages, la corruption, les injustices, fraudes de nationalité et leurs complices ou autres exécu-teurs restent au-dessus de la loi. La nécessité de la création d’un tribunal Pénale pour le Congo est indispensable. La banalisation de la violence est entrain de pousser les différentes communautés au désespoir et à l’incapacité d’une perspective de cohabitation pacifique quelconque. Depuis l’appel de fonds lancé pour le financement humanitaire de la RDCongo (au 13 février 2005), les pays dona-teurs n’ont engagé que 14 % des 682 millions de dollars nécessaires au Plan d’Action Humanitaire (PAH) pour le Congo. Il y a des échecs à déplorer, hélas. Il y a aussi des résultats parfois trop modestes. Mais à la longue, nous gag-nerons réellement en sécurité, en justice et en enrichissement culturel et moral, ce que nous investissons au-jourd’hui. Je vous en remercie. Dhr.N. Bale |